Nous nous sommes tous déjà retrouvés dans une situation dans laquelle nous n’étions pas capables de mettre les mots exacts sur ce que nous avons vécu. Ou encore, cette fois où nous essayions d’expliquer quelque chose à un enfant ou à quelqu’un qui ne connait vraiment pas le domaine dans lequel nous sommes l’expert.
Que pouvons-nous faire face à cette impasse? Peut-être pouvons-nous tout simplement abandonner et changer de sujet. Peut-être pouvons-nous continuer à utiliser le même vocabulaire et uniquement répéter ce que nous disons avec plus ou moins d’intonation sur certains mots. Peut-être pouvons-nous nous tourner vers une explication plus imagée ou plus près de la réalité de la personne à qui on s’adresse. De mon expérience, la troisième option est celle qui offre les meilleurs résultats la plupart du temps.
En effet, lorsque j’utilise des métaphores pour expliquer quelque chose, ça me permet d’ouvrir certaines portes qui me semblaient complètement closes dans une conversation. Leur utilisation me permet souvent d’emprunter un autre chemin, quelque fois plus long, mais beaucoup moins abrupt.
Je me rends compte en expliquant cela que les métaphores permettent d’imager des concepts complexes. Quel adon!
Nous retrouver coincés dans des explications pleines de mots complexes avec nos clients, cela peut aussi arriver!
Voici un exemple concret de l’utilisation de la métaphore en ACT:
Vous est-il déjà arrivé de discuter avec une personne qui mettait tellement d’efforts pour éliminer certaines pensées anxieuses? Cette personne a utilisé toutes sortes de stratégies : le yoga, le sport, chanter, manger, fumer, parler, etc. Comment faire comprendre à cette personne que les actions qu’elle pose pour éviter son anxiété ne l’aide pas nécessairement? Est-ce qu’une métaphore serait appropriée? Bien sûr que si!
Et si on proposait à cette personne la suivante:
« Imagine que tu es dans une piscine avec des amis et que tu prends un petit verre tranquille. Dans cette piscine, il y a un gros ballon, laid, puant, qui t’appartient et duquel tu as honte. Dans ce cas, ton réflexe est de prendre ce ballon et de l’enfoncer le plus profondément sous l’eau. À cause de la résistance, tu dois y mettre beaucoup d’efforts et pousser à deux mains. Dans cette situation, il peut être assez difficile de continuer à profiter du moment avec tes amis. Et qu’en est-il du verre que tu tenais? Que se passerait-il si tu décidais d’enlever une main sur le ballon pour reprendre ton verre? Très possiblement, il remonterait à la surface et PLOUCH les cheveux des copains seraient tous mouillés.
Une autre stratégie qui pourrait être adoptée serait de laisser ce ballon flotter. Des fois, il serait très, très proche de vous et des états désagréables comme du dégout ou de la honte feraient surface. D’autres fois, il serait emporté par les vagues de la piscine et irait plus loin. Tu sais quoi? Dans les deux cas, tes deux mains seraient libres. Tu pourrais ainsi continuer à profiter du temps avec tes amis et à boire ton verre. »
Les métaphores peuvent permettre à une personne de s’exposer au pattern dans laquelle elle est prise, sans être trop intrusif en lui disant concrètement que ce qu’elle fait n’est pas bon. Les métaphores peuvent créer l’espace et la distance nécessaires pour faire un pas de plus en direction des personnes et des choses importantes pour soi! Si vous aimeriez intégrer davantage de métaphores dans votre pratique ainsi qu’avoir accès à des outils pratiques, je vous invite à vous inscrire à la formation « Immersion pratique aux processus de l’ACT» offerte par l’Institut de Psychologie Contextuelle à Québec le 10 mai 2018 ainsi qu’à Montréal le 7 juin 2018.
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