Et si on réapprenait à faire des choix?

Augmenter le salaire minimum. Diminuer le salaire des dirigeants. Abolir les échelles salariales… on parle de plus en plus de salaires et d’argent, mais qu’en est-il des processus décisionnels?

J’ai dans la tête l’idée qu’on a désappris à faire des choix; que la perspective « d’être responsable » des conséquences de nos actions nous fait horriblement peur et que plusieurs d’entre nous préfèrent encore vivre avec les mauvais choix des autres plutôt que d’assumer les leurs.

J’ai rencontré Lisa Fecteau, propriétaire du groupe Regitex et Présidente sortante du Groupement des chefs d’entreprise du Québec, l’année dernière dans une conférence où elle a parlé de ce nouveau mode de gestion qu’elle nomme « organisation libérante ». Une organisation où les employés sont des collaborateurs capables de réfléchir et de faire des choix, où les équipes de travail sont considérées à leur juste valeur : celle d’être responsables et experts de leur travail.

On pourrait croire à des « pelteux de nuages », des « visionnaires », des « rêveurs ». Je vais vous parler à vous, gestionnaires, en utilisant un langage que vous connaissez bien. En cinq ans, Regitex a quadruplé ses chiffres de vente, son taux de roulement est passé de 4,1% à 0% et chaque année, Lisa part en Floride 3 à 4 mois et lorsqu’elle revient, SON BUREAU EST VIDE. Pas de pile de papier, pas de file d’attente, pas d’urgence. Tout fonctionne exactement comme si ses employés n’avaient pas besoin d’elle. Parce qu’elle leur a appris à ne pas avoir besoin d’elle…

On s’y est mis nous aussi.

L’Institut de Psychologie Contextuelle a décidé de faire le grand saut! On l’a décidé ensemble, sans vraiment savoir comment s’y prendre, en ramassant notre courage et en y mettant tout notre cœur. Oui, on a perdu quelques morceaux. Non, ce n’est pas facile tous les jours. On fait des erreurs, on apprend, on grandit ensemble, on est parfois fâché, parfois triste et on est souvent fier.

Ce que j’ai observé? J’ai observé qu’on est de plus en plus uni. Que notre vision s’est clarifiée, que nos objectifs sont plus précis. J’ai observé chacun prendre un peu plus sa place, faire des efforts pour comprendre les différents points de vue de tous les membres du groupe et réfléchir sur les siens. Je nous ai vus travailler dur, être créatif, avoir du plaisir ensemble. J’ai l’impression qu’on avance vers une dynamique où chacun fait ce qu’il a envie de faire et qu’il le fait bien. Et ça, mes amis gestionnaires, c’est de l’or en barre.