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Comment vivre la vie qu’on veut, même quand la peur nous retient
Peut-être avez-vous déjà entendu les autres vous dire d’arrêter d’être aussi anxieux ou de vous inquiéter. Ce genre de remarque ne fait qu’accentuer le sentiment accablant qui vous affecte déjà. Seules les personnes qui ont été frappées par une crise d’anxiété peuvent comprendre à quel point cette panique est intense. L’anxiété peut être si violente physiquement que vous vous trouvez soudain paralysés. Comment l’anxiété peut-elle être si forte et si effrayante?
En tant qu’être humain, nous sommes uniques dans notre habilité à avoir peur de la peur elle-même. Les animaux peuvent également être effrayés, mais ils le sont uniquement lorsqu’ils font face à des choses réelles, comme un ours par exemple. Ils n’ont pas la capacité, contrairement à nous, de ressentir la peur à la seule pensée de cet ours. Pour nous, humains, cette anxiété est donc souvent associée à ce que notre tête nous raconte à propos de toutes sortes de situations. Ces histoires d’ours poussent notre tête à construire une cage dans laquelle nous nous réfugions pour nous protéger de cet animal menaçant. Notre tête peut nous empêcher de faire beaucoup de choses qui pourraient être importantes pour nous.
Prenez quelques instants pour observer que les barreaux de la cage qui vous emprisonnent ne sont souvent que du « blabla » qui fait obstacle à ce qui compte pour vous : je ne suis pas capable, je n’y arriverai pas, ce n’est pas normal de se sentir comme ça, je vais mourir si ça n’arrête pas… Quand nous laissons l’anxiété nous arrêter, la vie devient plus fade et perd de son éclat.
Grâce à notre intelligence, nous pouvons non seulement envoyer des fusées dans l’espace, mais aussi ressentir dans notre corps des sensations similaires à celles que nous éprouverions s’il y avait effectivement un ours enragé dans la pièce. Ne vous méprenez pas. Vivre une crise d’anxiété est aussi relaxant que d’être enfermé dans une salle avec un grizzly furieux. Bien sûr, si vous souffrez d’anxiété, vous le savez déjà.
Encore une fois, notre intelligence nous joue des tours. Tout le monde peut constater qu’il n’y a pas d’ours dans la pièce. Les autres ne comprendront pas ce que vous ressentez ni pourquoi vous agissez sous le coup de la panique. Plus encore, votre tête risque de vous réprimander et vous blâmer pour vous sentir si anxieux alors qu’aucun grizzly n’est présent.
Premièrement, soyez rassurés, nous comprenons! L’anxiété est quelque chose de complètement effrayant. Bien qu’elle puisse varier en intensité, c’est sûrement l’une des pires expériences qu’un être humain puisse vivre. Le sentiment d’être incompris et jugé lorsqu’elle nous tient dans ses griffes empire la situation. Bien souvent, c’est notre propre tête qui va en ajouter. Quelques secondes après l’apparition des sensations anxieuses dans votre corps, votre tête va vous dire : « C’est stupide, il n’y a aucune raison d’avoir peur ou de se sentir anxieux, tu dois être faible ou déficient pour te sentir comme ça ». Toutes sortes de paroles dégradantes et humiliantes vous passent par la tête alors que vous vous sentez déjà horriblement mal dans votre peau!
Ce n’est pas tout. Pire encore, votre tête va vous fournir plein de raisons pour ne pas faire ce que vous voudriez faire, comme si elle vous mettait en cage pour vous « protéger » de l’ours de votre anxiété.
Commencez-vous à vous sentir un peu coincé et un peu mal en lisant cet article ?
Désolé, n’abandonnez pas, il y a une lumière au bout du tunnel.
Heureusement pour vous, l’ours de votre anxiété ne va pas vous manger tout cru. Une solution alternative existe. Le secret est le suivant : vous pouvez apprendre à apprivoiser cet ours et même devenir son ami!
Bien sûr, cela ne va pas se faire en un jour. Cette nouvelle façon d’aborder ce que vous ressentez lorsque votre tête vous raconte ces histoires d’ours menaçants ne va pas vous débarrasser de l’inconfort qui vient avec ces crises. Vous allez continuer à trembler par moments. Ce que vous pouvez faire, toutefois, c’est apprendre à observer votre anxiété comme vous observeriez un animal à apprivoiser. À la place de la fuir, de figer ou d’essayer de le combattre, vous pouvez tendre une main à l’ours de votre anxiété et l’autre main à cette partie de vous qui tremble. Vous pouvez ainsi partir tous les trois en direction de ce qui compte pour vous.
Vous pouvez peut-être déjà observer votre tête qui n’est pas d’accord et qui continue à blablater afin de vous convaincre de rester dans une cage tant que vous n’aurez pas chassé l’ours de vos pensées qui vous fait sentir si mal. Est-ce vraiment le genre de vie dont vous rêvez? S’il existait une autre façon de se libérer AVEC cette anxiété en lui faisant une petite place lorsqu’elle se présente : « Tiens ! Mon amie l’anxiété est de retour ! Et si on allait se promener ensemble et voir des amis? »
Mais pourquoi faire de la place à son anxiété?
Lorsque nous prenons le temps de ralentir un peu, il est possible d’entrevoir que derrière ces histoires de peur, il y a souvent quelque chose d’important pour nous. Qu’est-ce que vous aimeriez pouvoir faire si l’anxiété ne vous arrêtait pas ? Qui ou quoi est important pour vous dans cette situation ? Quand l’anxiété se présente, y a-t-il quelque chose qui vous tient à cœur et qui vous invite à sortir de votre zone de confort pour aller le cueillir ? Après tout, votre premier baiser a sans doute aussi été cueilli avec des papillons dans l’estomac.
En conclusion, si vous êtes fatigués de mener une lutte interminable à l’ours de votre anxiété, essayez l’approche de la bienveillance et partez sur le chemin de la vie dont vous rêvez, un pas à la fois.