Qui n’a pas déjà vécu ça? Il est 3 heures du matin. Tu es brulé, mais ton esprit ne te laisse pas dormir. Comme un chien qui gruge bruyamment son os, il passe et repasse les mêmes questions en boucle. Eh bien, le professeur Ben Fletcher et son équipe ont cherché à identifier ces questions qui nous gardent éveillés.
Voici les plus fréquentes :
- Qu’est-ce que je veux?
- Est-ce que je fais la bonne chose?
- Qu’est-ce que les autres pensent de moi?
- Où est-ce que je m’en vais dans ma vie?
- Pourquoi est-ce que je fais ce que je fais?
Comme ces mêmes questions ont de bonnes chances de t’empêcher de dormir, je vais écrire un billet pour chacune. Une fois terminé, je réunirai tous ces textes réunis.
Est-ce que je fais la bonne chose ?
Cette question-là vient jouer dans tes pires insécurités. Est-ce que ça va marcher? Est-ce que tu sais ce que tu fais? Est-ce que tu es une bonne personne? Est-ce que tu as la moindre idée de ce qu’est la bonne chose? Face à tant d’incertitudes, je comprendrais que tu restes couché. Mais ça ne servirait à rien, car la question viendrait te tourmenter pareil : Est-ce que tu fais la bonne chose de rester au lit? Bouh!
Le problème avec cette question, c’est le mot « bon » qui s’y vautre comme un tigre à la fois repu et affamé, à la patte leste et aux griffes acérées. De loin, on dirait un petit chaton tout mignon : bon, bonne. Tout le monde veut être bon ou bonne. Le problème, c’est que bon, c’est un mot évaluatif. Entre évaluation et jugement, il n’y a qu’un pas. Et avec un mot aussi glissant que bonne, trop facile de trébucher et de tomber lourdement sur son arrière-train. Quand tu lèves le regard par la suite, tu vois ta tête brandir la question pour te taper dessus, car, c’est sûr, tu ne fais probablement pas la bonne chose. Ce qui veut dire que toi non plus tu n’es pas bonne ou bon.
Mais en fait, personne ne t’oblige à t’aventurer dans les sables mouvants du bon et du mauvais. Tu dois bien savoir que rien n’est bon ou mauvais en soi. Pas même la crème glacée. Une boule c’est bon. Sept boules, beaucoup moins. Comme disent les psychologues et les gens qui ne veulent pas te répondre clairement, ça dépend du contexte.
Eh oui, quand on sort du monde du bien et du mal, on entre dans celui de ce qui marche et de ce qui ne marche pas. Et rester dans le monde du bien et du mal ça ne marche pas, car bon et mauvais sont des catégories absolues qui ne sont pas adaptées à la nature mouvante de la réalité. Bienvenue dans le monde enchanté du « Ça dépend »!
Alors, est-ce que ça fonctionne ce que tu fais? Eh bien ça dépend d’où tu veux aller. Ce qui te ramène (et moi aussi) à la question qui arrive en quatrième position : Où est-ce que je m’en vais dans ma vie? Tu peux lire ma réponse à cette question ici. Ou tu peux continuer à lire les deux prochains paragraphes.
L’autre question te permettant d’identifier si ce que tu fais fonctionne pour aller là où tu veux aller, c’est la question en première position : qu’est-ce que je veux? Si tu as répondu à cette première question, ce que tu peux faire en lisant un prochain blog, il y a de bonnes chances qu’il te soit plus facile d’identifier si ce que tu fais marche pour aller là où tu veux aller.
Et si tu n’es pas trop sûr, prends le temps d’observer le résultat de ce que tu fais. Si ça marche pour aller là où tu veux aller, continue. Et si tu observes que ça ne marche pas, essaye autre chose et retourne au début de ce paragraphe.