La douleur ça fait mal.
Et quand on a mal c’est normal de vouloir ne plus avoir mal. Pour la plupart d’entre nous, la douleur est passagère. Elle nous signale que quelque chose menace notre intégrité physique et nous aide à agir pour éloigner du danger. En cela la douleur est utile et les personnes qui ne ressentent aucune douleur vivent rarement longtemps. Mais la douleur peut aussi s’installer un jour pour ne plus repartir. Près de 10% des Canadiens vivent avec des douleurs chroniques. La médecine peut parfois aider, mais souvent les traitements médicaux ne suffisent pas et il ne reste que des antidouleurs aux effets secondaires problématiques et qui créent une dépendance.
La douleur est réelle et sa réalité peut faire penser que le problème est purement médical. Mais, quoi que les médecins puissent faire ou ne pas faire pour la combattre, la manière dont nous accueillons son expérience peut aussi avoir un impact significatif. La douleur représente une information qui remonte des terminaisons nerveuses. Une fois reçue, notre cerveau traite cette information. Au terme de ce traitement, nous agirons de telle ou telle manière. Instinctivement, quand la douleur est présente, l’action naturelle est de s’éloigner de la source de la douleur. Cela fonctionne bien pour les douleurs aiguës, moins bien pour les douleurs chroniques.
Vivre avec la douleur
Avec la douleur chronique résistante au traitement, l’enjeu est plus large que la seule source d’une douleur parfois difficile à identifier. Tout aussi important est l’impact que cette douleur a sur notre fonctionnement et notre vie. Nous pouvons refuser l’expérience de la douleur et la concevoir comme un obstacle qui doit être éliminé avant toute chose. Dans ce cas, nous risquons de laisser la douleur contrôler notre vie et la voir se réduire aux activités qui causent le moins de douleur. Mais nous pouvons tout aussi bien apprendre à vivre avec la douleur afin de pouvoir continuer à vivre une vie riche de sens.
Les personnes souffrant de douleurs chroniques, qu’elles en soient conscientes ou non, sont toutes face à ce choix. La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), l’approche psychothérapeutique la mieux validée pour l’ensemble des douleurs chroniques peut leur permette d’en prendre conscience et de faire le choix de s’approcher des personnes et des choses importantes dans leur vie. Cela peut se faire en apprenant progressivement à changer sa relation avec la douleur. Ce faisant, nous pouvons entrainer notre cerveau à traiter différemment les informations qui continueront à remonter des terminaisons nerveuse afin que soit minimisé l’impact sur notre vie et notre bien-être.
Observer ses ressentis, leur faire de la place, se distancer de ses pensées catastrophiques, se reconnecter avec ses valeurs et agir, avec douceur et fermeté. Dans un premier temps l’approche ACT est loin d’être intuitive. Mais il existe des ressources de plus en plus nombreuses pour que les personnes vivant avec des douleurs chroniques puissent tout autant que les autres vivent des vies pleines en accord avec leurs aspirations les plus profondes. Nous vous conseillons en particulier Libérez-vous de la douleur par Frederick Dionne.